Association Alsace États-Unis

L’ancien étudiant alsacien Gockler, « ambassadeur » auprès des Rockefeller

Au début des années 1930, l’AFGES proposa qu’un de ses anciens membres, Oswald Gockler, jeune pasteur, alors tutor (précepteur) dans la famille Rockefeller à New-York, entreprenne une série de conférences de propagande en faveur de la future Cité universitaire, projetée sur le site de la caserne Baratier (lycée Jean Rostand), auprès des milieux américains liés à l’Université de Strasbourg. Des négociations avec cet « ambassadeur d’occasion » avaient été menées par ses amis strasbourgeois, Gabriel Moy, président de l’association estudiantine, et René Paira, vice-président et futur préfet du Bas-Rhin. Le rectorat ne donna pas suite à cette suggestion des étudiants, qui devaient avoir en mémoire le don en 1925 de 3 millions de francs de la Fondation Rockefeller à la Faculté de médecine, à la suite de la mission conduite par son doyen Georges Weiss aux États-Unis en 1922, sponsorisée par cette fondation.

L’Alsacien Oswald Gustave Daniel Gockler, qui demeurait à l’Union Theological Seminary, Broadway 600 W 122 Street, New-York City est l’auteur de The social influence of Luther, 1926 et The Theology of Schleiermacher and the challenge of the theology of crisis, 1931. David Rockefeller (1915 – 20.3.2017), petit-fils de John D. Rockefeller, évoque dans ses Memoirs, New York : Random House, 2002, son tour des îles britanniques en bicyclette en compagnie d’Oswald Gockler, « French theological student and tutor », qu’il fit, fraîchement « graduated » de Lincoln School en juin 1932.

Antoine Gaugler, 21 mars 2017

Un canon coulé à Strasbourg sur le champ de bataille à Yorktown

Un canon coulé à Strasbourg sur le champ de bataille à Yorktown

1781: une coalition Franco-Américaine (Rochambeau avec 11000 hommes, armée équipé de canons système Gribeauval, avec Washington et Lafayette avec 9000 hommes) a vaincu les anglais (Lord Cornwallis 8000 hommes) à Yorktown. Cette bataille de 21 jours fut déterminante pour la future indépendance des Etats Unis (1783, Congrès de Paris).
Une puissante flotte française (Amiral de Grasse) basée aux Antilles a fourni une contribution majeure en empêchant la flotte anglaise basée à New-York, et qui a fui la bataille, de remonter le Chesapeake et, par conséquent, éliminant toute possibilité de secours, ravitaillement ou d’évacuation des troupes de Cornwallis.
Cette bataille comporte un aspect de guerre bactériologique quand Cornwallis envoie des noirs atteints de variole pour contaminer les troupes de la coalition franco-américaine.
Le soldat Georg Daniel Flohr (Régiment Royal-Deux-Ponts), dont nous parlons régulièrement à l’association Alsace Etats-Unis, faisait partie du corps expéditionnaire de Rochambeau. (voir le projet Ex-Libris).
Le royaume de France (Louis XVI) a grandement aidé la jeune république américaine en finances, matériel et armes ce qui explique peut-être la présence de ce canon à Yorktown.

Photo prise à Yorktown par Nathaniel Perrin

1917 : Les Américains sont là !

1917 : Les Américains sont là !

americains1917Une revue très intéressante sur le rôle des armées américaines en Alsace lors de la Grande Guerre à partir de 1917 : il s’agit du n° 70 de Saisons d’Alsace, éditions DNA, hiver 2016.
12 articles de la page 26 à la page 111 nous font revivre cette épopée américaine. Nous comprenons mieux alors les liens qui existent entre l’Alsace et les États-Unis d’Amérique.
A découvrir et à garder.

La Statue de la Liberté

La Statue de la Liberté

Article rédigé par Sylvie Zambelli, membre de l’association Alsace Etats-Unis

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Œuvre grandiose, visitée chaque année par 3 à 4 millions de visiteurs, la « Statue de la Liberté » , ( également connue sous le nom de « la Liberté éclairant le monde » ) symbolise l’Amitié et la Coopération politique entre les Etats-Unis et la France.

Dans un 19ème siècle tourmenté par des guerres ( aux USA, guerre de sécession 1861/1865 ; en France guerre franco-allemande 1870/1871 et chute du Second Empire), ce monument témoigne des aspirations communes des deux nations : la Victoire des Idées des Lumières, une même expérience démocratique, une même espérance républicaine.

L’Alsace est le berceau d’un des pères fondateurs de cette œuvre colossale. C’est en effet à Colmar, le 2 août 1834, que naît dans un foyer de notables protestants, Frédéric Auguste Bartholdi.
Orphelin de père à l’âge de deux ans, il suit sa mère qui décide alors de s’installer à Paris. A partir de 1852, après des études moyennes, le jeune Bartholdi étudie l’architecture à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts. Il suivra également les cours du célèbre peintre Ary Scheffer.

Auguste aime fréquenter les salons où se pressent intellectuels, artistes et politiciens. C’est au cours d’un de ces dîners près de Versailles, qu’il rencontre en 1856, celui qui deviendra l’autre père fondateur de la célèbre statue : Edouard Laboulaye. Juriste, politicien, ce professeur au Collège de France est un éminent historien de la Constitution américaine au 19ème siècle. Lors de ce dîner, Laboulaye déclarera :
« Si jamais un monument était érigé en Amérique en souvenir de son indépendance, il me semblerait tout naturel qu’il fût érigé par un effort commun des deux nations » (1).

Frédéric Auguste Bartholdi ne l’oubliera pas.

En 1867, le jeune artiste esquisse le projet d’un phare monumental, destiné à être placé à l’entrée du Canal de Suez : « La Liberté éclairant le monde ». Le projet sera abandonné faute de moyens. L’idée, cependant, demeurera.

La guerre franco-allemande de 1870 entrave l’évolution artistique du jeune homme. Ce conflit se conclut en 1871 par le Traité de Francfort , qui, non seulement cède l’Alsace et la Lorraine à l’Allemagne, mais isole diplomatiquement la France. En juin 1871, Bartholdi, fatigué, découragé, s’embarque pour New York et parcourt le territoire américain.

Janvier 1875 : la IIIème République est proclamée en France. Portés par leur enthousiasme républicain, Laboulaye et Bartholdi contribuent à la création de l’Union franco-américaine, et s’évertuent à collecter les fonds nécessaires à la réalisation de la prestigieuse statue.

L’architecte Eugène Viollet-le-Duc est sollicité pour le choix et le travail des cuivres ; mais il décède avant que l’œuvre ne soit achevée. C’est alors l’ingénieur français Gustave Eiffel qui poursuit le vaste chantier et réalise la structure interne de la statue. Il crée en 1871 une charpente métallique qui nécessite 20 tonnes de fer forgé et 300 000 rivets qui soutiendront les plaques de cuivre.

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Dans le même temps, de l’autre côté de l’Atlantique, les fonds nécessaires à la réalisation du socle –imaginé par l’architecte américain Richard Morris Hunt, et réalisé par l’ingénieur Pomeroy Stone-, sont également réunis.

L’aventure est en voie de concrétisation. Aux Etats-Unis, la première pierre du socle est posée durant l’été 1884. Il sera achevé en 1886. En France, la Statue de la Liberté est terminée en juillet 1884.

Frédéric Auguste Bartholdi aura consacré plus de 20 ans de sa vie à la réalisation de cette œuvre gigantesque.
Quelques chiffres :

  • Hauteur de la base jusqu’à la torche : 46,90 m
  • Hauteur du piédestal à la torche : 92,99 m
  • Longueur de la main : 5m
  • Epaisseur de la tête : 3,05 m
  • Longueur du bras droit : 12,80
  • Poids : 31 tonnes de cuivre et 125 tonnes d’acier
  • Coût total de la construction : 800 000 dollars.

Comment comprendre cet héritage ?

Cette œuvre colossale est sans conteste un véritable témoignage de l’excellence de la technique française de cette époque. Drapée dans une toge à l’antique, quasi impersonnelle, semblant  asexuée , elle appartient à toutes celles et tous ceux qui la regardent ; elle laisse chacun ,libre de sa liberté de perception. En cela réside sa force et son étonnante modernité.

Dans l’iconologie républicaine, la République est associée à l’image féminine, comme en témoigne le buste de Marianne, surnom de la République Française. Mais contrairement à « cette petite sœur », la statue de la Liberté représente une femme debout, semblant esquisser un pas en avant, comme tendue vers un avenir toujours en marche.

Dans la main droite, la flamboyante torche, flambeau de la victoire des Lumières sur l’obscurantisme ; à ses pieds, des chaînes brisées : deux symboles qui invitent les peuples à prendre leur destin en main, et à s’affranchir de toute oppression.

La main gauche, plus discrètement, tient une tablette sur laquelle est gravée la proclamation d’indépendance des Etas-Unis ( July,4th, 1776).

Le message politique est fort : la Liberté doit éclairer le monde et doit être libre, mais elle s’inscrit aussi dans un cadre d’ordre et de lois.

Il faut gravir 354 marches pour accéder à la couronne ajourée par 25 fenêtres.Sur la couronne, un diadème à 7 rayons, symbolisant les 7 mers et les 7 continents.

Enfin , rappel originel : si la statue regarde vers la France, elle est aussi orientée vers l’Europe, vivier de l’immigration.

En 1886, les 350 pièces sont détachées, chargées à bord de la frégate « Isère » et acheminées vers New York. La statue est installée à l’entrée du port de New York, sur l’île de Liberty Island au sud de Manhattan, à l’embouchure de l’Hudson et à proximité d’Ellis Island.

Elle sera inaugurée le 28 octobre 1886 par le Président américain Grover Cleveland.

Depuis cette date, elle accueille les millions d’immigrants venus peupler les Etats-Unis.
En 1903, le sonnet de la poétesse américaine Emma Lazarus , « The New Colossus » ( le nouveau colosse), écrit en 1883, fut gravé sur une plaque de bronze  rivée dans une paroi du socle de la statue.

Un extrait de ce sonnet :

«  Donnez-moi vos pauvres, vos exténués,
Qui en rangs serrés aspirent à vivre libres,
Le rebut de vos rivages surpeuplés,
Envoyez-les moi les déshérités que la tempête m’apporte,
De ma lumière j’éclaire la porte d’or. »

Depuis le 15 octobre 1924, « la statue de la Liberté » est déclarée Monument National aux Etats-Unis.

Elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1984.

Elle a été restaurée en 1986.

Après les attentats du 11 septembre 2001, l’accès à l’intérieur de la couronne de la statue fut interdit, et ce, jusqu’au 4 juillet 2009, date de sa ré-ouverture.

L’accès en sera à nouveau interdit dès fin octobre 2011 pour permettre sa restauration.

Le 28 octobre 2011, le Président de la République Française Nicolas Sarkozy, et le maire de New York Michael Bloomberg, entourés de personnalités politiques, artistiques et de nombreuses autres personnes, ont célébré le 125ème anniversaire de la « Liberté éclairant le monde ». George Cleveland, petit-fils du Président américain était également présent.

A cette occasion, l’actrice Sigourney Weaver a lu le sonnet d’Emma Lazarus : « Le Nouveau Colosse ».

En cette radieuse journée commémorative, 125 immigrants ont reçu la nationalité américaine ; parmi eux, une française.

L’hymne américain et la « Marseillaise », entonnés par l’Armée des Etats-Unis, ont résonné aux pieds de cette « déesse de cuivre » dont la jolie teinte rouge s’est, avec le temps, patiné en un doux pastel bleu vert.

Ainsi au XXIème siècle, « la Liberté » continue d’inviter Français et Américains, à consolider leur amitié fondatrice, à se souvenir de leur fraternité inébranlable jusque dans les épreuves les plus redoutables, et à poursuivre, ensemble, leur histoire commune.

Bibliographie
1. Robert Belot, Daniel Bermond , BARTHOLDI , éd. Perrin, 2004 .

Origine et ascendance de Marie Thérèse SCHILLINGER

Origine et ascendance de Marie Thérèse SCHILLINGER

Origine et ascendance de Marie Thérèse SCHILLINGER, qui rêva avec son mari Charles Homet, de donner asile à Marie-Antoinette aux Etats-Unis

Bulletin du Cercle généalogique d’Alsace, n° 179, 3e trim. 2012, p. 677-683.
par Antoine Gaugler et Guy Dirheimer

Résumé de l’article:
Schilinger179_2Mrs. Vesta Westover Channon (1870-1943), une dame patriote et francophile de Chicago, fonda en 1923 « à la glorieuse mémoire de Pasteur », une bibliothèque américaine auprès de l’Université de Strasbourg. Parmi les 1 600 volumes environ parvenus à nous, figure The Story of some French Refugees and their “AZILUM” 1793-1800, Tioga Point Chapter, N.S.D.A.R. : Athens, Penna., 2e éd., 1917, vii-154-[4] p., par Louise Welles Murray, une descendante des réfugiés, comme la donatrice du livre.

Cet ouvrage, qui porte l’ex-libris n° 1014, fut en effet offert à la American Library en 1926 par Mrs. Theresa Homet Patterson, de Pennsylvanie également, avec la dédicace suivante, traduite et corrigée : « A la mémoire de mon arrière-grand-mère Marie Thérèse Schillinger, née à Strasbourg (en fait née en 1760 à Saverne, à 37 km à l’ouest de Strasbourg), prénommée d’après l’impératrice (d’Autriche) à laquelle elle était apparentée, qui accompagna Marie-Antoinette quand celle-ci se rendit à Paris (en fait Versailles) comme reine (en fait comme dauphine, fraichement mariée par procuration au futur roi Louis XVI), vécut dans le palais royal jusqu’à ce que la reine fût emprisonnée, puis s’enfuit en Amérique comme cela est indiqué dans ce livre, p. 130, Theresa Homet Patterson. »

Schillinger179_1En dressant sa généalogie jusqu’à la génération VIII, Guy Dirheimer démontre que Marie Thérèse Schillinger est en fait née le 3 mars 1760 à Saverne, – où sa famille était au service des Rohan, à ce moment-là le cardinal Charles Louis Constant de Rohan-Guéméné, prédécesseur, comme prince évêque de Strasbourg, de celui de « l’affaire du collier de la Reine » –, qu’elle n’était pas noble et n’était pas en parenté avec Marie-Thérèse, l’impératrice d’Autriche, que le mot « related » utilisé dans la dédicace, doit donc sans doute être pris dans un sens atténué. Venant de Strasbourg et séjournant à Saverne les 8 et 9 mai 1770, Marie-Antoinette, qui n’avait elle-même que 15 ans, dut y faire la connaissance de la toute jeune Schillinger, alors âgée de 10 ans, et la choisit comme petite-fille de compagnie, parlant allemand comme elle.
Eduquée à Versailles, Marie-Thérèse s’est enfuie aux Etats-Unis en 1792 (sur le même navire que son futur mari Charles Homet), où le couple participa à l’édification de l’Azylum. Elle décéda en 1823 en ce lieu, qui s’était dépeuplé depuis l’amnistie de 1802. Cette sorte de communauté pré-phalanstérienne était destinée à accueillir les émigrés français fuyant la Révolution, dont le vicomte Louis Marie de Noailles, beau-frère de La Fayette. La venue du couple royal y avait été escomptée.

Mots clés : Marie-Antoinette ; Marie Thérèse Schillinger (1760-1823) ; Rohan ; Saverne (France) ; Strasbourg ; Révolution française ; Azylum, Pennsylvanie ; Theresa Homet Patterson (1872- ) ; Université de Strasbourg, Bibliothèque américaine (1923) ; Pasteur ; Vesta Westover Channon (1870-1943).

Le résumé en anglais et en allemand

Origins and Ancestors of Marie Thérèse SCHILLINGER. She and her husband, Charles Homet, dreamed of providing refuge in the United States to Marie-Antoinette,
Bulletin du Cercle généalogique d’Alsace, n° 179, 3e trim. 2012, p. 677-683.

Abstract: In 1923 Mrs Vesta Westover Channon (1870-1943), a patriotic Francophile from Chicago, founded an American Library « in glorious memory of Pasteur » close to the University of Strasbourg. The following volumes figure among the 1 600 that have reached us: The Story of Some French Refugees and their « AZILUM » 1793-1800, Tioga Point Chapter, N.S.D.A.R.: Athens, Penna, 2nd edition, 1917, vii-154-(4) p. by Louise Welles Murray, a descendant of the refugees, like the donor of the book.
This book, which bears ex-libris n° 1014, was, in fact, offered to the American Library in 1926 by Mrs Theresa Homet Patterson, also from Pennsylvania, with the following inscription, which has been corrected: “To the memory of my great grandmother Marie Theresa Schillinger, born in Strasbourgh (sic), (in fact, in 1760 in Saverne, 37 km West of Strasbourg), named by the Empress (of Austria), to whom she was related, educated in Paris, accompanied Marie Antoinette when she went to Paris (in Versailles, in fact) as Queen (in fact she was heir to the throne, just married by proxy to the future King Louis XVI), lived in the royal palace until the Queen was imprisoned, then fled to America, as is told in this book, p. 130. Theresa Homet Patterson. Theresa Homet Patterson”.
By establishing his genealogy back to generation VIII, Guy Dirheimer demonstrates that Marie Theresa Schillinger was in fact born on 3 March 1760 in Saverne – where her family was in service with the Rohan family, at the time Cardinal Charles Louis Constant de Rohan-Guéméné, precursor, as Bishop and Prince of Strasbourg, to that of the « Affair of the Queen’s Necklace » – that she was not a member of the nobility, and was not related to Marie Theresa, Empress of Austria and that the word related used in the inscription should be understood in the mildest sense of the word. Marie Antoinette, who came from Strasbourg to stay in Saverne on 8 and 9 May 1770, and who was only 15 years of age, must have become acquainted with the extremely young Schillinger, then aged 10, and chose her as a companion who spoke German, as she did.
Educated in Versailles, Marie Theresa ran away in 1792 to the United States (on the same ship as her future husband, Charles Homet), where the couple contributed to the building of Azilum. She died in 1823 in this place, which had become depopulated since the amnesty of 1802. This sort of Pre-Fourierist community was destined to receive French emigrees fleeing the Revolution, amongst whom was Viscount Louis Marie de Nouailles, La Fayette’s brother-in-law. The royal couple were expected to visit there.
Keywords: Marie Antoinette; Marie Theresa Schillinger (1760-1823); Rohan; Saverne (France); Strasbourg (France); French Revolution; Azilum, Pennsylvania; Theresa Homet Patterson (1872- ); University of Strasbourg, American library (1923); Pasteur; Vesta Westover Channon (1870-1943).

Herkunft und Vorfahren von Maria Theresia SCHILLINGER, die traümte, mit Ihrem Mann Charles Homet, Marie Antoinette in den Vereinigten Staaten unter zu bringen,
Bulletin du Cercle généalogique d’Alsace, n° 179, 3e trim. 2012, p. 677-683.

Zusammenfassung: Frau Vesta Westover Channon (1870-1943), eine patriotische und frankophile Frau aus Chicago, gründete in 1923 « in glorreicher Erinnerung an Pasteur », eine amerikanische Bibliothek an der Straßburger Universität. Unter den 1 600 Bände die uns überliefert wurden, zählt The Story of some French Refugees and their “AZILUM” 1793-1800, Tioga Point Chapter, N.S.D.A.R. : Athens, Penna., 2e éd., 1917, vii-154-[4] S., von Louise Welles Murray, ein Nachkomme der Emigranten, wie die Stifterin des Buches.
Dieses Buch, dessen Exlibris die Nr. 1014 trägt, wurde 1926 der amerikanischen Bibliothek von Frau Theresa Homet Patterson, ebenfalls aus Pennsylvania, geschenkt. Folgende übersetzte und korrigierte Widmung war darin zu finden: « In Errinnerung an meine Urgroßmutter Marie Therese Schillinger, geboren in Straßburg (eigentlich 1760 in Zabern geboren, 37 km westlich von Straßburg), benannt nach der Kaiserin (von Österreich) mit welcher sie verwandt war, die Marie Antoinette als Königin begleitete (in Wirklichkeit als Dauphin, kürzlich durch Prokura verheiratet mit dem zukünftigen König Ludwig dem XVI), als diese nach Paris ging (eigentlich nach Versailles). Sie lebte im königlichen Palast bis die Königin eingesperrt wurde. Anschließend floh sie nach Amerika, wie dies in diesem Buch geschildert ist, S. 130, Theresa Homet Patterson. »
Mit der Zusammenstellung Ihrer Genealogie bis zur VIII. Generation, hat Guy Dirheimer belegt, daß Marie Therese Schillinger am 3. März in Zabern geboren wurde, wo Ihre Familie im Dienst der Rohan stand. Zu dieser Zeit war Charles Louis Constant de Rohan-Guéméné der Kardinal und Amtsvorgänger, des fürstlichen Bischofs von Straßburg, dem Kardinal der « Halsbandaffäre der Königin ». Frau Schillinger gehörte nicht dem Adel an und war nicht mit Maria Theresia, der Kaiserin von Österreich verwandt, so daß das in der Widmung benutzte Wort « related » nur in einem gemilderten Sinn zu verstehen ist. Von Straßburg kommend und sich in Zabern am 8. und 9. Mai 1770 aufgehalten, muß dort Marie Antoinette, die selbst nur 15 Jahre alt war, die sehr junge Frau Schillinger, damals 10 Jahre alt, getroffen haben und Sie als kleines, wie sie selbst, deutschsprachiges, Begleitmädchen gewählt haben.

Une bibliothèque venue d’Amérique

En 1923, Mrs. Vesta Westover Channon, philanthrope fortunée de Chicago, décide de doter l’Université de Strasbourg d’une bibliothèque américaine.

Des centaines de livres, dont les 500 premiers sont tirés de la bibliothèque personnelle de la bienfaitrice, sont acheminés vers l’Alsace. Chaque ouvrage
est numéroté et estampillé d’un ex-libris à l’effigie d’Abraham Lincoln avec une dédicace “à la glorieuse mémoire de Louis Pasteur”, le scientifique français alors le
plus connu aux États-Unis.

L’Université de Strasbourg était extrêmement médiatique, à ce moment historique du retour à la France de l’Alsace- Lorraine”, rappelle Antoine Gaugler, qui se passionne pour l’histoire du fonds Channon et la reconstitution de son catalogue. Dans une lettre adressée au recteur en 1924, V.W. Channon s’explique sur ses motivations. Elle veut “réaliser à Strasbourg une collection aussi complète que possible de tous les ouvrages américains capables de faire connaître l’histoire, la vie, la science, la littérature et l’âme américaines”. De plus, “les Alsaciens, en apprenant à connaître l’esprit d’une nation démocratique, devraient trouver des raisons d’aimer la France…” Et ses ambitions ne sont pas des plus modestes, puisqu’elle souhaite que la bibliothèque égale, voire surpasse, la bibliothèque américaine de la Sorbonne !

La bibliothèque américaine de l’Université de Strasbourg rassemble finalement entre 2 000 et 3 000 ouvrages, numérotés et soigneusement reliés. Ils sont répartis aujourd’hui entre la Bibliothèque des Langues, le Palais universitaire et la Faculté de médecine. »Mais beaucoup sont dispersés dans différents instituts”, déplore Antoine Gaugler. “Pour reconstituer le catalogue complet, il faudrait pouvoir repérer tous ces ouvrages perdus« .

 

  • L’appel est lancé à tous ceux qui tomberaient par hasard sur un livre portant l’ex- libris caractéristique ci-dessus.
  • Cet article est paru dans Savoir(s), le Magazine d’information de l’Université de Strasbourg n°12 octobre 2011
  • Pour toute communication à ce sujet veuiilez vous adresser à Antoine Gaugler: gaugler.amiuni@wanadoo.fr